Sur environ 3000 espèces de serpents connus de la science, quelques 400 espèces sont venimeuses. On trouve des serpents venimeux sur tous les continents, depuis les forêts tropicales jusqu’au forêts nordiques. Cette grande diversité d’espèces intéressent les amateurs, naturalistes dans l’âme et parfois à la recherche de sensations fortes. En France, l’élevage des serpents venimeux est aussi pratiquer par des passionnés expérimentés, mais aussi malheureusement par des personnes qui s’adonnent à un loisir dangereux dans la clandestinité. Cet article se propose de répondre à la question acheter un serpent venimeux, est-ce possible ? Nous vous souhaitons une bonne lecture.
Quel est le statut juridique des serpents venimeux en France ?
En France, la loi a désigné une liste des espèces d’animaux dangereux, sur laquelle se trouve les espèces d’ophidiens venimeux. Celle-ci se trouve en annexe de l’arrêté du 21 novembre 1997. On y retrouve des serpents venimeux comme plusieurs espèces de couleuvres et notamment de Boomslang (Dispholidus typus) sud-africain. Mais aussi toutes les espèces de la famille des vipéridés (vipères et crotales), ainsi que tous les membres de la famille des élapidés : cobras, mambas, serpents marins, serpents corail,…
En France, mais aussi dans de nombreux pays de part le monde, la détention des espèces de reptiles venimeux et de toutes les espèces considérées comme dangereuses est soumise à autorisation de la préfecture. Cette autorisation est double. En effet, le responsable d’un élevage doit être titulaire d’un certificat de capacité. Cette autorisation administrative est délivrée à une personne qui a démontré au travers de son expérience d’élevage, ses qualités d’éleveur. Le second niveau d’agrément concerne l’établissement lui-même. Même s’il ne s’agit pas d’une activité commerciale – comme une animalerie ou un parc zoologique – l’élevage d’un particulier doit recevoir une autorisation d’ouverture avant de recevoir le premier animal.
Les conditions pour garder en captivité des animaux non domestiques – et notamment l’obligation d’être titulaire des autorisations citées dès le premier spécimen – sont rappelées par l’arrêté du 8 octobre 2018.
Si vous souhaitez acheter un serpent venimeux, vous devez au préalable obtenir un certificat de capacité et une autorisation d’ouverture d’établissement. Pour en savoir davantage sur l’obtention des autorisations, contactez la DDPP de la préfecture du lieu où vous souhaitez créer votre élevage.
Où peut-on acheter un serpent venimeux ?
En France, il n’est pas possible pour les animalerie de présenter des serpents venimeux. Ainsi, le commerce des serpents venimeux est bien différent de celui des autres reptiles et NAC. En général, l’acquisition se fait entre éleveurs capacitaires. Il est aussi possible de faire l’acquisition de spécimens dans des bourses de terrariophilie dans des pays européens où la législation est moins contraignantes. C’est le cas notamment en Allemagne et de la célèbre bourse de Hamm.
Néanmoins, avant d’obtenir votre certificat de capacité pour l’élevage des serpents venimeux, vous devrez faire de nombreux stages et formations chez des capacitaires. En plus d’acquérir l’expérience indispensable à la détention et aux soins d’animaux dangereux, vous constituerez votre réseau. Il vous sera par la suite facile de trouver des animaux issus des surplus de reproduction de ces élevage.
Combien coûte un serpent venimeux ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la plupart des serpents venimeux ne sont pas hors de prix. En effet, beaucoup d’espèces se reproduisent fréquemment en captivité et peuvent même être très prolifique. C’est par exemple le cas d’une vipère heurtante (Bitis arietans) qui peut mettre au monde de nombreux vipéreaux. Une jeune vipère heurtante pourra être achetée pour une vingtaine d’euros. On pourra aussi faire l’acquisition d’un cobra pour environ cinquante euros.
Le prix peu élevé mais aussi la faible demande sur le marché ne fait pas du commerce des serpents venimeux un secteur intéressant. C’est davantage une activité d’éleveur qui vendent le surplus de leur élevage pour financer leur passion.