L’essentiel sur l’élevage du wallaby de Bennett

La wallaby de Bennett est un mammifère marsupial originaire d’Australie et de Tasmanie. Proche du kangourou, cette espèce se rencontre assez fréquemment en captivité, dans les parcs animaliers (zoos et certaines fermes pédagogiques) et chez des éleveurs. En France, la détention de cette espèce est soumise à une réglementation précise. Mais au delà de l’aspect réglementaire, l’élevage du wallaby de Bennett ne présente pas de difficulté particulière, à condition de créer un milieu approprié.

Biologie et écologie du wallaby de Bennett

La wallaby de Bennett – nommé wallaby à cou rouge ou par les scientifiques Macropus rufogriseus – est un marsupial originaire du sud-est et de l’est de l’Australie. Il est aussi présent en Tasmanie. C’est une espèce qui vit dans des régions tempérées ou subtropicales.

Les wallabies comme les kangourous présentent une forme de reproduction originale. La gestation est en elle-même brève. Elle ne dure qu’une trentaine de jours. Dans certaines conditions, le développement du foetus peut être stoppé par la femelle.

À la naissance, le jeune wallaby est très petit. Il mesure quelques centimètres, sa peau est nue et ses poumons sont trop petits pour qu’il puisse respirer normalement. Il va donc achever son développement et accomplir une grande partie de sa croissance dans la poche marsupiale de sa mère. Il va s’y introduire, puis se fixer à une tétine.

Cadre légal de la détention des wallabies en France

En France, l’arrêté du 8 octobre 2018 prévoit que l’on peut garder jusqu’à 6 individus avec une déclaration de détention. Au delà de ce seuil, le propriétaire des animaux doit être titulaire d’un certificat de capacité et son élevage doit obtenir une autorisation préfectorale d’ouverture. Même si le public n’est pas reçu et qu’aucun commerce de ces animaux n’est fait.

Chaque individu doit recevoir un marquage. Pour ces mammifère, cette identification se fait par la pose d’un transpondeur, que l’on nomme aussi puce électronique. Cette marque est placée par un vétérinaire, avant que l’animal ne quitte son établissement d’origine. Avant d’acquérir un wallaby de Bennett, vous devez vous assurer que l’animal a bien été marqué et que vous disposez du certificat de marquage.

Conditions d’élevage en France

Le wallaby de Bennett est une espèce qui s’adapte facilement sous un climat tempéré. Pour preuve, des individus échappés d’un parc animalier des Yvelines il y a cinquante ans se sont naturalisés en Forêt de Rambouillet. Actuellement, une population stable compte une centaine d’individus tous nés en liberté.

Il est donc possible de garder des wallabies toute l’année en extérieur dans la plupart des régions de France. Mais pour le confort des animaux et afin de répondre aux exigences légales, il est nécessaire de mettre à disposition des animaux un abri dans lequel les individus peuvent s’abriter de la pluie. Ils y trouveront aussi un abreuvoir et un ratelier chargé de foin.

En aucun cas le wallabies est un animal de compagnie qui vivra à l’intérieur d’une habitation. Il s’agit d’une espèce qui a besoin d’espace et qui l’on ne peut pas garder dans une maison ou un appartement. Il faut donc aménager un enclos pour un petit groupe d’individus. Pour garder trois à cinq wallabies une surface minimale de 600 mètres carrées est indispensable. Et si l’on peut offrir plus d’espace, c’est encore mieux.

L’enclos doit disposer de zones ensoleillées et de zones ombragées. Il doit être protégé des vents dominants et surtout des vents froids d’hiver par une haie ou d’une palissade. Ainsi chaque animal peut choisir l’endroit qui lui est le plus confortable. Le bien-être animal repose en partie sur cette possibilité de choisir.

Les wallabys – comme les kangourous – sont capables de long saut. Pour empêcher leur évasion, une clôture de 1 mètre et demi au plus bas est indispensable. Afin d’éviter l’introduction d’animaux sauvages ou de chiens errants, cette clôture est enfoncée à au moins trente centimètres dans le sol.

L’alimentation des wallabies de Bennett

Régime alimentaire et nourrissage des wallabies adultes

Le wallaby de Bennett est un mammifère herbivore. Dans la nature, il s’alimente des feuilles des arbustes et des plantes herbacées. Son tube digestif lui permet d’entretenir une flore microbienne capable de digérer les fibres de cellulose.

En captivité, on peut garder les wallabies sur un régime de foin de bonne qualité et d’un complément sous forme d’extrudés. Il existe des granulés formulés pour les wallabies et les kangourous. Pour obtenir des informations sur les gammes proposées et disponibles en France, vous pouvez contacter l’entreprise Saint-Laurent, spécialisée en alimentation animale et plus particulièrement pour les animaux non domestiques.

Les granulés apportent tous les éléments nutritifs indispensables pour les wallabies. Mais la quantité apportée doit être rationnée, pour éviter la suralimentation. Afin que chaque individu puisse consommer une quantité égale, il est préférable de disposer la ration individuelle dans autant de plat que l’on a d’animaux. Et de placer les plats dans des endroits différents. Par contre, me foin est apporté à volonté, car il est moins riche.

L’emploi de granulés n’exclu pas l’apport de feuillages verts tous les jours. Car c’est dans ces pousses fraîches que les wallabies trouveront toutes les vitamines dont ils ont besoin pour vivre en bonne santé.

Comme tous les herbivores, les wallabies ont besoin d’une quantité importante d’eau. Celle-ci est présentée dans un abreuvoir. Elle est changée chaque jour. Le contenant est également nettoyer tous les jours.

Nutrition des jeunes wallabies

L’élevage des très jeunes wallabies est particulièrement compliqué. Le jeune wallaby – que les anglophones nomment un joey – tant qu’il n’est pas couvert de poils est généralement incapable de survivre. Le lait qu’il reçoit de sa mère a une composition particulière. Il ne contient pas de lactose. Les laits de substitution sont en vente en Australie, mais sont plus difficiles à trouver en Europe.

Nous vous déconseillons donc de vous lancer dans le sevrage d’un jeune wallaby. Mais vous pouvez avoir besoin de lait à reconstituer en cas d’abandon d’un jeune par sa mère.

Maladies chez le wallaby

Le wallaby de Bennett – s’y reçoit une alimentation de qualité et s’il dispose d’un enclos correctement aménagé – n’est pas prédisposé à des problèmes de santé.

Il faut toutefois rappeler que ces animaux peuvent se montrer sensible au stress. Ainsi, les wallabies ne doivent pas vivre à proximité d’animaux qui pourraient les effrayer. Il faut donc prévoir un écran visuel pour que les animaux puissent se soustraire de la source de stress.

La seul problème que l’on rencontre avec les wallabies de Bennett est une infection des gencives causée par des bactéries. Cette infection – nommée nécrobacillose de la mâchoire – semble se produire chez des animaux dont l’alimentation est trop dure. Les blessures laissées dans la bouche seraient des portes d’entrée pour ces agents pathogènes. Des abcès se forment et empêche les animaux de s’alimenter convenablement. Cette infection évolue vers la mort des animaux.

Il semble que ces infections surviennent lorsque les animaux consomment leurs aliments à même le sol. Il est donc préférable d’apporter les animaux dans des plats propres.

Constitution d’un groupe de wallabies

Dans la nature, les wallabies vivent en petits groupes de quelques dizaines d’individus. En captivité, il est important de garder ces animaux au moins par groupe de trois. Ce qui garantit de ne jamais avoir un animal seul en cas de perte.

Les wallabies de Bennett se reproduisent bien sans que le l’éleveur n’ait à intervenir d’une manière ou d’une autre. Et dans les groupes composés de mâles et de femelles, les naissances peuvent parfois être trop nombreuses. Pour ne pas risquer de surpopulation ou de dépasser un seuil, il est préférable de constituer des groupes unisexes.

Pour résumer

Le wallaby de Bennett est un marsupial intéressant dont les individus peuvent s’apprivoiser progressivement. Par contre, il ne s’agit pas d’un animal de compagnie que l’on peut sortir en laisse ou garder à l’intérieur d’une habitation. Ces animaux ne vivent pas seul et l’on doit garder dans un vaste enclos au moins trois individus.

Cette espèce est suffisamment prolifique pour que l’éleveur se retrouve rapidement avec plus d’individus qu’il ne peut en recevoir. Souvenez-vous que l’arrêté du 8 octobre prévoit d’un certificat de capacité est obligatoire partir de 7 wallabies. Et qu’il faut effectuer une déclaration de détention dès le premier wallaby en captivité.