Le saïmiri en captivité

Il existe plusieurs espèces de saïmiris et trois espèces se retrouve assez souvent dans les parcs animalies.Ces primates sont le saïmiri commun, le saïmiri de Bolivie et le saïmiri du Pérou. Il faut relever plusieurs différences en terme d’élevage entre ces trois espèces. Ainsi cet article présente le saïmiri commun (Saimiri sciureus) et son élevage. Ainsi, toutes les informations ne sont pas transposables aux deux autres espèces.

Les saïmiris sont des Primates et leur détention – en France et dans de nombreux autres pays – est soumise à des autorisations administratives. Il s’agit du certificat de capacité et de l’autorisation d’ouverture d’établissement. Ces permis sont obligatoires, même si vous souhaitez garder des singes comme animaux de compagnie et que vous n’avez pas l’intention de vendre des animaux ou de les présenter au public. Si vous possédez un animal sans autorisation, celui-ci sera saisi par l’État et vous risquez une condamnation. Les sanctions sont lourdes et rien ne justifie de prendre le risque de rester dans l’illégalité.

Les saïmiris ont besoin de vivre en groupe dans un enclos de grande taille. Source photographique : Pixabay.

Au delà de l’aspect légal, il faut aussi se poser une question éthique. Un saïmiri peut-il être gardé en captivité sans en souffrir. En effet, il s’agit d’un animal sauvage et la domestication n’est pas possible. Il est bien entendu possible d’apprivoiser un saïmiri, mais cela ne fait pas forcément son bonheur. Et ces animaux vivent en groupe d’au moins une dizaines d’individus. Un saïmiri doit vivre dans un groupe avec ses semblables et pas seul avec des êtres humains.

Si vous souhaitez vivre à proximité des saïmiris et d’autres Primates, il vaut mieux envisager une orientation professionnel et devenir soigneur animalier dans un parc zoologique ou dans un refuge. On peut aussi créer un refuge ou un élevage d’agrément, mais il s’agit d’un projet conséquent. Il faut mobiliser des sommes d’argent importantes pour construire les installations d’élevage, soigner et nourrir correctement les saïmiris. Ce qui explique que les Primates sont exceptionnellement gardés en captivité chez des particuliers.

Comment élever des saïmiris ?

Les saïmiris communs sont des singes originaires du Bassin Amazonien. On les rencontre à l’état sauvage en Guyane Française et au Brésil. Il s’agit d’une petite espèce. À l’âge adulte les femelles atteignent 800 grammes. Les mâles sont plus lourds et dépassent souvent un kilogramme. C’est surtout le cas chez les mâles dominants qui prennent en masse musculaire à partir de la fin de l’hiver et jusqu’à l’été.

Les saïmiris sont des singes connus pour être assez difficiles à élever. Deux problèmes principaux se rencontrent. Le premier est le nombre assez faible des naissances. Le second est la fragilité vis-à-vis de certaines maladies bactériennes et plus particulièrement pour la pseudo-tuberculose. Cette dernière maladie assez fréquente en captivité est causée par Yersinia pseudotuberculosis. Attention, cette bactérie n’est pas celle qui cause la tuberculose.

Constituer un groupe stable

Pour avoir du succès avec les saïmiris, il faut donc constituer un groupe de femelles et de mâles qui s’entendent bien. Le noyau du groupe est constitué par les femelles et leurs filles. Les mâles arrivés à l’âge adulte quittent en principe le groupe. Un ou deux mâles dominants sont tolérés et se chargent de féconder les femelles, mais aussi de s’opposer aux conflits entre les individus. Il est possible que le mâle dominant soit chassé et remplacé par un autre mâle. C’est d’ailleurs une stratégie qui vise à éviter la consanguinité. Le mâle dominant quitte le groupe pour ne pas s’accoupler avec ses propres filles.

Apporter une alimentation adaptée

Les saïmiris sont de petits singes dont l’alimentation se compose de fruits et de bourgeons, mais aussi d’une part importante d’insectes et de petits vertébrés. Les groupes passent beaucoup de temps à chercher des proies dans le feuillage. Ainsi, les saïmiris ont besoin de taux important de protéines.

Les protéines

Pour apporter suffisamment de protéines, il faut donner aux saïmiris des insectes comme les vers de farine et les morios. Les seconds sont de meilleure qualité nutritive que les premiers. La distribution d’insectes vivants est aussi un enrichissement intéressant pour maintenir des comportements naturels. En plus de ces insectes, on peut donner des croquettes pour chat et des oeufs durs. Il faut au moins un demi-oeuf dur par animal et par jour.

Enfin, les fabricants d’aliments pour animaux de zoo propose des extrudés pour les singes sud-américain. Ces croquettes contiennent beaucoup de protéines, mais aussi de la vitamine D. Les croquettes mini-marex fabriquées par Mazuri conviennent parfaitement et sont offertes à volonté aux singes. Pour obtenir ce produit, vous pouvez vous adresser à SDS Dietex.

La vitamine D

Nous venons de citer la vitamine D. Il s’agit d’un nutriment important pour les singes sud-américains. Cette vitamine est activée lorsque les animaux s’exposent aux rayons du soleil. Mais les conditions de captivité rendent souvent insuffisante cette exposition à la lumière naturelle. Il faut donc apporter de la vitamine D dans l’alimentation. Si vous employez des croquettes comme mini-marex cela ne sera pas un problème. Notons aussi que les parcs zoologiques du nord de l’Europe donne chaque jours à leurs saïmiris un complément de vitamine D. Notons que l’usage de cette vitamine doit se faire avec prudence. Il s’agit d’une vitamine liposoluble qui est difficile à éliminer par l’organisme. On peut donc sur-doser facilement et causer de graves intoxication aux animaux. Il faut donc consulter un vétérinaire pour déterminer la quantité à apporter à chaque animal.

Les glucides

L’excès de sucre est souvent rapporté comme ayant un impact négatif sur la bonne gestation des femelles. En effet, le sucre conduirait à une trop forte croissance des jeunes dans l’utérus de leur mère et donc à des problèmes sur la fin de la gestation. Les fruits qui l’on donne souvent en captivité – pomme, banane, raisin,… – sont beaucoup plus riches en sucres que ceux trouvés dans la nature.

Il convient d’apporter davantage de légumes aux saïmiris que de fruits. Les légumes intéressants sont l’endive, le concombre, le fenouil et le céleri. Tous les fruits et les légumes doivent être coupés en petits morceaux pour faciliter la prise en main par ces petits primates.

Plusieurs rations par jour

Dans la nature, les saïmiris s’alimentent tout au long de la journée. En captivité, il est important de leur apporter plusieurs rations par jour pour garder les singes actifs et limiter l’ennui. De plus, ce fractionnement permet de donner des aliments spécifiques, ce qui évite le tri ou la consommation des friandises.

Vous vous rendrez compte que si vous distribuez en même temps de la pomme et des concombres, que l’intérêt va surtout se porter sur les fruits. On doit donc donner ces aliments à deux moments de la journée. Et si possible, les aliments les moins appétents au début de la journée.

En fractionnant les apports en cours de journée, on améliore la prise des aliments pour tous les individus. On évite que certains – les dominants – mangent seulement des fruits et que les autres se retrouvent avec des aliments moins riches.

Dans les parcs zoologiques, les saïmiris sont nourris au moins trois fois dans la journée. Et l’on met à disposition pour le groupe des croquettes mini-marex à volonté.

L’eau

L’eau doit être apportée au moins tous les jours. Les animaux apprécient quand elle est fraîche et on remarque qu’ils en boivent davantage si on la renouvelle deux fois par jour. L’eau est distribuée dans des abreuvoirs pour lapins ou rongeurs. Mieux vaut choisir ceux en plastique, car les singes apprécient de jouer et de les faire chuter.

Durant les fortes chaleurs, les saïmiris consomment beaucoup d’eau. Il faut donc que les récipients contiennent suffisamment d’eau. Un groupe de 15 individus peut consommer deux litres d’eau par 24 heures.

Notons aussi qu’il faut placer plusieurs abreuvoirs dans l’abri, car les dominants peuvent limiter l’accès aux dominés.

Nourrir les jeunes saïmiris

Malheureusement, il n’est pas rare que des femelles n’élèvent pas leur jeune. Cela arrive souvent chez les femelles qui donnent naissance pour la première fois. Mais il ne faut pas exclure un stress lié à la captivité. Quelle que soit l’origine de cet abandon, l’éleveur aura à charger de récupérer le jeune saïmiri et de le nourrir.

Les jeunes saïmiris acceptent du lait pour enfant prématuré. Ce lait doit être donné en très petite quantité, car les fausses routes sont fréquentes et souvent mortelles pour les bébés singes.

Maintenir une bonne hygiène

L’aspect sanitaire est très important pour garder les animaux en bonne santé et éviter des pertes. Le principal problème sanitaire en captivité et en France est la pseudotuberculose. Cette maladie est causée par des bactéries de l’espèce Yersinia pseudotuberculosis. Ces microorganismes peuvent aussi causer des zoonoses. Il faut donc rester prudent et lutter continuellement contre ces germes.

Les vecteurs de la Yersinia pseudotuberculosis sont les rongeurs. Les souris et les rats pullulent souvent dans les parcs animaliers, mais aussi à proximité des habitations et de tous les endroits où ils peuvent trouver de la nourriture. Les rongeurs disséminent les bactéries par les crottes. Celles-ci peuvent se retrouver dans l’environnement des singes et même dans leur