Qui est le fossa ?

Le fossa est le plus grand mammifère prédateur de l’Île de Madagascar. Connu par la science sous le nom de Cryptoprocta ferox, il s’agit d’une espèce féliforme endémique de la grande île rouge. C’est-à-dire qu’il ne se retrouve pas ailleurs à l’état naturel. Il appartient à la famille des Eupleridés, qui est elle-même endémique de Madagascar. Le fossa est une espèce rarement gardées dans les parcs animaliers, bien que sa reproduction soit régulièrement obtenue. Cet article présente le fossa, son histoire naturel et son élevage en captivité.

Le fossa dans la nature

D’aspect proche d’un félin, le fossa est un mammifère forestier qui se retrouve sur toute l’île de Madagascar, depuis le niveau de la mer, jusqu’à plus de 2000 mètres d’altitude, comme dans le massif de l’Andringitra. Mais il est surtout présent en dessous de 1500 mètres d’altitude et affectionne les forêts tropicales humides ou sèches.

Fossa au repos
Fossa au repos. Photo : Josh Henderson (Flickr, CC BY-SA 2.0)

Ses proies de prédilection sont les lémuriens, mais d’autres espèces sont aussi chassées. Les fossas sont très habiles pour poursuivre leurs proies dans des arbres. La queue du fossa est aussi longue que son corps et joue le rôle d’un balancier. Cet animal est aussi capable de descendre le long des troncs, la tête vers le bas.

Les fermiers redoutent ce prédateur qui vient s’emparer des poules et autres petits animaux d’élevage. Il est donc lui même chassé, même si traditionnellement il est respecté. Face aux menaces, l’UICN a placé le fossa comme espèce vulnérable. La déforestation est aussi en cause dans le déclin des populations sauvages de cet animal.

Le fossa est un animal discret, qui est principalement actif en fin de journée et durant la nuit. Les naturalistes connaissent donc peu de choses sur sa biologie, car les observations sont rares. Comme beaucoup de prédateurs, le fossa est un animal solitaire. Les individus interagissent durant la période de reproduction. À cet occasion, les femelles se laissent approchées par les mâles. Puis après leur accouplement, les duos se séparent. La gestation dure environ 90 jours. Chaque portée compte entre un et 4 jeunes fossas. La femelle assurera seule l’élevage des jeunes jusqu’à leur maturité.

L’élevage du fossa

Le fossa est animal qui se montre robuste et s’adapte bien à la captivité si des fondamentaux sont respectés par les soigneurs animaliers. Dans de bonnes conditions, le fossa peut vivre jusqu’à vingt ans. Au delà du régime alimentaire carnivore, il faut que chaque animal soit placé dans un environnement individuel pour éviter le stress et les affrontements. En plus d’un vaste enclos intérieur, les animaux doivent pouvoir accéder à un abri chauffé. Ces deux espaces sont reliés et en libre accès. Une niche permet à l’animal de se cacher. C’est dans ce lieu que la femelle vient mettre bas. Les jeunes restent dans cette tanière pendant plus de quatre mois, avant d’être suffisamment forts pour se déplacer à l’extérieur.

Les fossas pèsent entre 5 et 8 kilogrammes à l’âge adulte. Les mâles sont légèrement plus lourds que les femelles. Du museau à la queue, le fossa peut dépasser un mètre et demi. Ce mammifère est assez massif et l’enclos doit être aménagé avec des branches de forts diamètres et des plateaux qui permettent une évolution dans les trois dimensions. Le fossa est aussi à l’aise pour se déplacer à la surface des rochers. On retrouve de gros rochers dans l’aménagement de l’enclos des fossas du Zoo de San Diego. Enfin, le sol peut être couvert d’écorce et d’autres substrats.

Le stress peut aussi être causé par un environnement non changeant. On peut parfois remarquer que des animaux effectués des déplacements stéréotypés. Au Zoo de Duisbourg, les animaux changent régulièrement d’enclos pour trouver un environnement nouveau. Des enrichissements du milieu sont aussi effectués par les soigneurs animaliers.

fossa dans un enclos
Fossa gardé dans un parc zoologique en Angleterre. Photographie Ben Thomas (Flickr, CC BY-ND 2.0)

En Europe, c’est le Zoo de Duisbourg qui garde le plus grand groupe de fossas captifs. C’est d’ailleurs cet établissement allemand qui est responsable de l’EEP, le programme de reproduction en captivité. Plusieurs parcs allemands maintiennent cette espèce. Le fossa est beaucoup moins connu en France. Mais il est possible de l’admirer au Parc zoologique de Paris et à la Réserve zoologique de Calviac. Et c’est le Zoo de Montpellier qui a le premier obtenu des naissances de cette espèce.